Si j'étais...

Publié le par Sauvons l'Ecole Pour Tous Bruche

Si j’étais une maîtresse dans une école publique gratuite, laïque, égalitaire et émancipatrice :

Je regarderais l’enfant comme un tout.

J’établirais le respect comme politesse et tolérance de la dignité de chacun.

Je bousculerais de son piédestal le savoir absolu et universel au profit du bien-être de tous dans la classe pour une entrée sereine dans les apprentissages.

Je mettrais au placard la froideur, les rythmes effrénés et les consignes autoritaires.

Je m’amuserais à user et abuser d’humour en classe.

Je veillerais à me mettre au niveau des yeux des enfants.

Je résisterais activement contre l’étroitesse d’esprit.

Je m’insurgerais contre la soumission au bénéfice du respect et de l’équité pour une école des valeurs.

Je ferais entrevoir aux enfants leurs capacités de fraternité.

J’apprécierais le temps qui passe comme un élément prépondérant de ma pratique.

Je guiderais les enfants sans voir en eux strictement des élèves à discipliner.

Je me transformerais en lionne ou en louve qui conduit ses petits avec encouragements et bienveillance.

Je militerais pour un discours cohérent des adultes qui m’accompagnent.

Je défendrais l’empathie comme condition inhérente au respect.

Je chercherais à faire faire aux enfants l’expérience de leurs désirs.

Je ne me sentirais jamais enfermée dans le carcan des programmes.

Je mesurerais qu’il y a des apprentissages invisibles et non moins fondamentaux.

Je m’emploierais à mettre chaque enfant à un moment donné dans une situation de réussite scolaire.

Je n’oublierais jamais que je vis avec chacun de mes élèves les conséquences immédiates de mes choix pédagogiques et de mes manières d’être.

J’ouvrirais les yeux des enfants sur mon humanité et ma fragilité, sans honte ni orgueil.

Je tenterais de les emmener vers une compréhension du monde qui les aide à ne pas le subir.

J’aspirerais à ce que mes élèves fassent un jour progresser la civilisation.

J’espèrerais qu’eux aussi me civilisent à travers la protection de leur fragilité.

J’admettrais sans ambages que chacun vient à l’école avec son histoire personnelle et sa vie intérieure.

Fabienne Caussaint

 

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